Les raisons du congé du bâtiment 2023
La tragédie du 14 février 2022 restera gravée dans les mémoires. Alain Dremière, chef de la rédaction Internet et ancien éditeur du journal télévisé à la RTBF, a mis fin à ses jours en sautant du 10e étage du bâtiment Reyers. Ce drame a créé un mouvement de protestation. 150 personnes de tous les métiers de l’information se sont rassemblées pour adresser aux dirigeants des chaînes publiques une lettre dans laquelle ils ont dénoncé le mal-être et la violence au travail.
L'accord entre le patronat et les syndicats
Cette situation intolérable a finalement abouti à un accord entre les syndicats et le patronat le 11 janvier 2023 concernant le congé du bâtiment pour l'année 2023. Ce congé collectif sera imposé à 47 000 employés du secteur Bâtiment sur deux périodes : mi-juin à mi-septembre, et mi-novembre à mi-janvier. Les salariés pourront alors planifier leurs vacances aux mois de juillet et d’août, et auront également la possibilité de profiter des ponts proposés par le calendrier 2023.
Dénonciation des préjugés et réponse aux vieilles habitudes urbaines
Dans la chronique du 17 février, Maxime Pedneaud-Jobin a abordé les redevances de développement des villes. Francis Lepage et Steve Larose, urbanistes, ont livré un point de vue différent en dénonçant les idées reçues et en rappelant que la crise du logement sans précédent génère souffrance, détresse et externalités négatives. Ils dénoncent aussi le fait que les budgets municipaux ne soient pas autofinancés depuis 60 ans et qu’un système de Ponzi semble être mis en place.
Un modèle inadapté et peu responsable ?
Le secteur Bâtiment paye donc les conséquences d’un modèle peu responsable qui est loin d’avoir su prendre en compte les vrais coûts du développement urbain. Le problème provient notamment du fait que des quartiers monofonctionnels ont été construits avec des aménagements destinés à faciliter le quotidien des résidents actuels au détriment des infrastructures pour la société future.
Retour vers une gestion écoresponsable
Pour contrer ce phénomène, le secteur Bâtiment devrait retrouver une gestion plus écoresponsable. D’une part, il serait important de promouvoir une politique qui mette en avant l’autofinancement des projets et l’utilisation de moyens durables pour l’aménagement des villes. D’autre part, il conviendra de trouver un juste équilibre entre le respect des droits des travailleurs et la viabilité des projets immobiliers.
Que peut-on attendre en 2023 ?
Le congé du bâtiment 2023 est une étape importante dans le processus visant à trouver une solution durable à long terme. On espère que cela permettra à l’ensemble des acteurs du secteur Bâtiment - syndicats, patronat, employeurs et employés - de tirer des leçons de la tragédie et de repenser leur mode de travail afin de mettre en avant les valeurs sociales et environnementales.
- Des moyens durables doivent être promus pour l’aménagement des villes.
- Il est important de trouver un juste équilibre entre les droits des travailleurs et la viabilité des projets immobiliers.
- Le congé du bâtiment 2023 apportera des solutions à long terme.
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